La Somato-psychopédagogie occupe une place centrale dans le panel d’abords que représente la Pédagogie Perceptive, du prendre soin de soi à l’expressivité en passant par la formation de soi.
C’est une approche centrée sur les liens entre le corps, le mouvement, l’action et la pensée. Elle forme à une qualité d’intelligence corporelle, une confiance retrouvée qui permet d’apprendre de son corps, « soma », vivant et ressenti.
BREF HISTORIQUE
Les années 80 : Émergence de la fasciathérapie « Le fascia est véritablement le squelette psychique de l’individu, imprimant en lui tous les stress physiques ou émotionnels qu’il subit. Cela se traduit au niveau corporel par des crispations durables du fascia, créant des zones plus ou moins denses qui entravent sa mobilité. »
Les années 90 : La gymnastique sensorielle « Créer les conditions pédagogiques qui permettraient à la personne de faire l’expérience d’elle-même dans son rapport au corps. En 1991, j’associais au toucher relationnel une pédagogie de l’action. »
Vers les années 2000 : L’introspection sensorielle « L’introspection sensorielle invitait à une analyse introspective très active de l’intériorité du corps, constituant un nouvel instrument pratique venant s’ajouter à la relation d’aide manuelle et à la relation d’aide gestuelle. Mais l’introspection sensorielle ne développait pas seulement le mode du sentir, elle sollicitait également un déploiement du mode du penser. »
Au début du troisième millénaire : La parole sensible « Laisser vivre une parole authentique, ancrée, incarnée dans la chair, une parole qui ne laisserait aucun espace entre ce qui est perçu dans le corps et ce qui est dit et qui, finalement, exprimerait le contenu de l’état d’être jusque-là silencieux. » [1] Toutes les citations de ce texte proviennent de l’article de Danis Bois : De la fasciathérapie à la somato-psychopédagogie
Les interlocuteurs du dialogue sensoriel
Dans tous les cas de figure, l’interlocuteur tissulaire privilégié dans le corps est le fascia, membrane plus ou moins fine et plus ou moins souple faite de tissus conjonctifs élastiques, qui enveloppe tous les éléments du corps, de la superficie à la profondeur. C’est le tissu « connectif », la liaison, le lien.
L’autre interlocuteur dans le corps est perceptif, c’est le Mouvement Sensoriel Interne.
Le toucher relationnel : la personne se sent écoutée
C’est avec des gestes précis, doux, allant à la profondeur, que le praticien réveille une force d’auto- régulation et de croissance qui anime toutes les structures du corps : les fascias, dont la peau, et les muscles, les os, les organes et les liquides. Le mouvement sensoriel interne, ressenti ou non par la personne, dialogue avec les tensions, adhérences, immobilités, désertions, installées par l’histoire évènementielle de la personne, et en permet progressivement la libération.
Les sensations de stress font place à un état de détente et de globalité, il y a retour de la vitalité. Ce nouvel état d’équilibre permet une présence à soi plus attentionnée et plus riche et va avoir un impact sur la vie physique et sur la vie psychique.
La gymnastique sensorielle : une mise en action de soi en relation avec l’intelligence corporelle
Elle apprend à la personne à bouger au contact des lois physiologiques du mouvement interne. Il s’agit véritablement d’une éducation à l’attention de ce qui se passe pour soi, au ressenti corporel du geste.
Elle est importante pour le relais, l’autonomie dans l’amélioration de ses problématiques somatiques, physiques, car elle pourra se pratiquer seul, régulièrement, chez soi.
Elle va également ouvrir un relais vers une intelligence relationnelle, donnant les voies de passages pour émerger des blocages de ses postures de vie ou de ses élans d’action.
La gymnastique sensorielle en atelier collectif est une pratique à part entière, de santé, de croissance et de découvertes relationnelles.
L’introspection sensorielle : un temps de silence pour laisser la vie nous rattraper
Elle est une invitation à se mettre à l’écoute de son intériorité corporelle. C’est un rendez-vous profond, parfois intense. On s’y entraîne à faire une place au silence pour rencontrer la présence mouvante et émouvante qui nous habite ….. et nous transforme.
Au fil des introspections, la perception grandissante de soi amène un sentiment d’existence plus fort, qui vient ancrer un état de solidité et d’équilibre indépendant des situations et évènements extérieurs.
L’entretien verbal à médiation corporelle : la mise en mots de son vécu perceptif corporel
L’expérience corporelle vient d’avoir lieu, manuelle, gestuelle ou introspective. De la perception, plus ou moins claire, plus ou moins riche selon les fois, à la parole, il n’y a pas d’évidence. Le praticien accompagne la personne dans l’exploration de son expérience du corps sensible et dans sa description. La mise en mots reste dans la médiation corporelle en ne quittant pas le contact avec l’expérience ; elle aide à la prise de conscience des perceptions vécues, à les reconnaître, à les valider et à leur donner du sens pour les prendre en compte, les intégrer dans une nouvelle mise en action au service de sa vie.